La question de la résistance antimicrobienne a été débattue le 21 septembre lors de l’assemblée générale des Nations unies. Le sujet devient très préoccupant et pourrait même être la première cause de mortalité dans le monde en 2050 avec 10 millions de victimes selon une étude britannique de 2014. A l’issue de la réunion, les participants se sont engagés à mettre en œuvre une approche générale et concertée pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens. Le problème vient principalement de l’usage excessif des antibiotiques chez l’homme, ainsi que dans l’agriculture et l’élevage. La communauté financière commence à prendre la question très au sérieux. En avril dernier, une coalition d’investisseurs a adressé une lettre à dix des plus importantes chaînes de restauration américaines et britanniques pour leur demander d’instaurer un calendrier précis visant à bannir l’utilisation des antibiotiques de leur chaîne d’approvisionnement de viande (voir Impact Entreprises n° 235) et le 9 août, plusieurs actionnaires et investisseurs ont officiellement demandé à Yum Brands (Pizza Hut, KFC…) de supprimer rapidement l’usage des antibiotiques les plus nocifs de ses approvisionnements de viande. De leur côté, s’appuyant sur un récent rapport intitulé La face cachée de l’antibiorésistance : comment l’industrie pharmaceutique fait émerger des super-bactéries dans sa chaîne de production, le Collectif interassociatif sur la santé (CISS), le Réseau environnement santé et Changing Markets ont publié le 15 septembre un communiqué de presse demandant aux laboratoires pharmaceutiques d’intervenir auprès de leurs sous-traitants pour que ceux-ci cessent d’alimenter l’antibiorésistance par des processus de production peu scrupuleux.