Brian Shields, un Américain de quarante-quatre ans, devrait toucher 10 millions de dollars environ pour une action judiciaire dénonçant des informations inexactes délivrées entre 2006 et 2011 par OSI Pharmaceuticals et Genentech, une filiale du laboratoire pharmaceutique suisse Roche. Cette décision de justice intervient dans le cadre du False Claim Act, qui permet aux lanceurs d’alerte de dénoncer toute personne physique ou morale fraudant les programmes gouvernementaux et de les poursuivre en justice au nom du gouvernement des Etats-Unis. Brian Shields travaillait depuis quatre ans à Genentech quand il a décidé, en 2011, de révéler une pratique du laboratoire tendant à tricher sur l’efficacité du Tarceva, un médicament destiné au traitement des patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules (CPNPC), et ce après avoir vainement tenté d’informer ses supérieurs. Le jugement du 6 juin 2015 précise que Genentech et son partenaire commercial OSI Pharmaceuticals ont fait la promotion de ce traitement pour tous les patients atteints de ce type de cancer, y compris en offrant des avantages illégaux à des médecins, alors que les études montrent qu’il n’est efficace que pour les patients n’ayant jamais fumé ou présentant une mutation des récepteurs du facteur de croissance épidermique (EGFR, de l’anglais Epidermal Growth Factor Receptor). Les deux sociétés ont été condamnées à deux amendes d’un montant global de 67 millions de dollars, qui ont mis un terme aux poursuites.