Le 7 mars 2014, la Libyan Investment Authority (LIA, fonds souverain libyen) avait assigné la Société générale devant les juridictions anglaises pour des faits de corruption. Le jeudi 19 mai 2016, une audience préliminaire pour déterminer la date du procès s’est déroulée devant la Haute Cour de justice britannique. Celui-ci devrait se dérouler en janvier 2017. Créée en 2006 pour administrer les revenus liés aux exportations d’hydrocarbure libyen, la LIA a investi, entre 2006 et 2010, plusieurs milliards d’euros dans des produits financiers risqués sur le conseil de grandes banques occidentales, dont 1,8 milliard de dollars gérés par la banque française. Mais en 2010, avec la crise financière, la valeur de ces investissements a chuté de 42 %, à 1,05 milliard de dollars. Or, selon le fonds libyen, ces pertes sont de la responsabilité de la Société générale qui avait mis en place un système frauduleux pour attirer les investissements libyens. Il réclame donc une compensation de 2,1 milliards de dollars à la banque. Selon la LIA, la Société générale aurait en effet payé 58,5 millions de dollars à Leinada, une entreprise domiciliée au Panama et dirigée par un proche de la famille Kadhafi, pour des prestations de conseil dont la LIA conteste la réalité. Elle affirme au contraire que cet argent aurait été rétrocédé à des officiels du régime libyen pour les convaincre d’investir des actifs du fonds dans la Société générale. Doté, selon une étude du cabinet Deloitte, de 67 milliards de dollars d’actifs à la fin de 2012, le fonds est toutefois considéré comme l’un des plus opaques du monde. Cette affaire intervient alors que la LIA tente de modifier ses pratiques, héritées du régime de Kadhafi.