Dans sa contribution nationale remise en amont de la COP21, le Nigeria prévoyait de réduire de 20 %, d’ici à 2030, ses émissions de gaz à effet de serre par rapport aux bases tendancielles actuelles (dans le cadre d’un scénario inconditionnel, et 45 % dans le cadre d’un scénario assujetti à des apports financiers internationaux). Plusieurs informations rendues publiques à la fin du mois d’avril n’incitent cependant pas à l’optimisme. Actuellement, moins de 20 % des quelque 5 000 MW de capacité électrique installée sont d’origine renouvelable, presque exclusivement hydraulique. Or, en dépit d’une modification de la réglementation relative aux énergies renouvelables à la fin du mois de novembre 2015 (notamment en ce qui concerne l’acquisition de l’électricité produite), les projets tardent à se concrétiser. Pire, le ministre nigérian de l’énergie, Babatunde Fashola, a annoncé le 29 avril qu’aucun nouveau projet énergétique ne serait lancé en 2016. Un mois auparavant, Kayode Fayemi, le ministre du Développement des minéraux solides, avait indiqué que le pays envisageait de construire des centrales à charbon d’une capacité globale de 1 000 MW d’ici à 2020. Enfin, le 27 avril, la société minière ETA-Zuma a déclaré qu’elle allait entamer, avant la fin de 2016, la construction d’une centrale à charbon de 300 MW dans l’Etat de Kogi. Dans un contexte budgétaire difficile (en partie dû à la baisse des cours du pétrole), le pays le plus peuplé d’Afrique va devoir imaginer rapidement un plan énergétique sérieux s’il veut répondre de manière positive aux enjeux climatiques mondiaux.