Au-delà des questions de pollution, l’exploitation minière engendre un nombre incalculable de problèmes graves : insécurité, travail des enfants, financement de groupes armés, corruption, évasion fiscale, appropriation des terres… Ces situations tragiques sont d’autant plus difficiles à appréhender qu’elles combinent souvent plusieurs facteurs : insuffisance chronique des investissements de la part de certaines grandes compagnies internationales, inaction, voire complicité, des autorités publiques, foisonnement des exploitations artisanales ou illégales dans l’environnement des gisements, etc. Certes, des initiatives existent, comme la section 1502 de la loi Dodd-Frank aux Etats-Unis (2010), qui concerne l’or, le tungstène, le tantale et l’étain en provenance de la région des Grands Lacs en Afrique. Mais elles couvrent un champ très partiel (l’Europe devrait poursuivre de difficiles discussions sur cette question durant la présidence néerlandaise). Des initiatives sectorielles ont également vu le jour (comme la Bettercoal Initiative en 2011), mais elles avancent très lentement et intègrent rarement de manière effective les ONG. Pourtant, les violations des droits environnementaux, sociaux et humains liés à l’exploitation des ressources minières, qui pourraient encore s’intensifier avec la baisse des prix des matières premières, touchent de nombreux secteurs industriels et devraient donc inciter de très nombreux acteurs à se mobiliser avec fermeté.