La culture du palmier à huile est l’un des principaux facteurs de la déforestation dans le monde, en particulier en Asie du Sud-Est. La RSPO (Roundtable for Sustainable Palm Oil), une association créée par l’industrie concernée par le phénomène, vérifie que les palmeraies sont exploitées selon des critères sociaux et environnementaux. Mais, régulièrement, des rapports relèvent de nombreux manquements à ces principes, ce qui affecte sérieusement la crédibilité du dispositif censé garantir que les exploitations certifiées respectent bien les droits des peuples autochtones et des travailleurs, qu’elles ne dégradent pas les habitats naturels et qu’elles ne sont pas à l’origine de pratiques de déforestation. Les entreprises sont donc de plus en plus nombreuses à chercher des solutions complémentaires pour attester la qualité sociétale de leurs approvisionnements. Le 17 novembre, une nouvelle étude publiée par l’association Environmental Investigation Agency (EIA – Who Watches the Watchmen) montre l’incompétence, voire la collusion entre certains auditeurs et des entreprises auditées pour couvrir certaines violations. Dans ses recommandations, l’EIA exhorte les acheteurs d’huile de palme, les négociants et les financeurs à procéder à leurs propres investigations, indépendantes de la RSPO, et demande à l’Accreditation Service International (ASI – l’organisme en charge de l’accréditation des auditeurs) de publier annuellement une évaluation des organisations d’auditeurs. La RSPO a répondu qu’elle procédait déjà avec l’ASI à une évaluation de tous les auditeurs qui doit s’achever d’ici à la fin de 2016.
https://eia-international.org/wp-content/uploads/EIA-Who-Watches-the-Watchmen-FINAL.pdf