Le delta du Niger (Nigeria) est une importante région pétrolifère connue depuis des décennies pour son impressionnant taux de pollution. Cette pollution est principalement provoquée par les fuites qui affectent les oléoducs (qui quadrillent la région sur plusieurs milliers de kilomètres), fuites dues à la vétusté de certaines installations et à des actions de vandalisme. De nombreuses ONG dénoncent cette situation qui occasionne des préjudices considérables pour les paysans et les pêcheurs locaux. En début d’année, la compagnie pétrolière Shell, premier opérateur au Nigeria, a finalement accepté de verser 55 millions de livres sterling (76 millions d’euros) à 15 600 victimes de la communauté Bodo. L’ONG britannique Stakeholders Democracy Network (SDN) a indiqué, lors de la table ronde qu’elle a organisée le 22 octobre à Abuja, la capitale du Nigeria, que le coût généré par le vandalisme sur le réseau d’oléoducs dans le delta pouvait être estimé à 14 milliards de dollars pour l’année 2014. Il s’agit là d’un montant considérable qui impacte les finances de l’Etat, les compagnies pétrolières et les communautés locales. L’association a appelé l’ensemble des parties prenantes à chercher et à trouver une solution commune. Cette convergence d’intérêts risque d’avoir du mal à trouver une issue concrète sur le terrain, tant les différentes positions sont, pour l’instant, éloignées les unes des autres. Pour les ONG, la manne pétrolière apporte peu aux communautés locales, elle est à l’origine des désastres écologiques, sanitaires et humains qui les frappent et les compagnies ne déploient pas les efforts nécessaires à l’entretien et à la sécurisation des installations, cela sans porter atteinte aux droits humains des populations comme cela a pu leur être reproché dans le passé.