Plus personne ne l’ignore, Volkswagen a trafiqué ses véhicules fonctionnant au diesel vendus aux Etats-Unis en plaçant un logiciel qui déclenche le système de contrôle d’émissions uniquement durant les tests réalisés lors des contrôles en laboratoire. Sur route, le système se désactive de lui-même (sans doute pour éviter une augmentation de la consommation de carburant provoquée par la réinjection d’hydrocarbures nécessaire à l’élimination des oxydes d’azote) et les rejets d’oxydes d’azote explosent. C’est un peu par hasard que les deux chercheurs de l’International Council on Clean Transportation, Peter Mock et John German, ont découvert le pot aux roses. La réglementation américaine anti-pollution étant plus sévère que celle de l’Europe, ils souhaitaient démontrer aux Européens qu’il était possible d’avoir des véhicules utilisant le diesel plus propres. La suite, on la connaît. Surpris de la différence de performance entre les tests en laboratoire et ceux effectués sur route, ils ont alerté les autorités américaines. Et l’amende potentielle sera à la mesure de la supercherie : 37 500 dollars par véhicule vendu entre 2009 et 2015 (482 000), soit environ 18 milliards de dollars. Hasard du calendrier, le 10 septembre, quelques jours avant que le scandale n’éclate, le spécialiste suisse de l’investissement socialement responsable, RobecoSAM, déclarait que Volkswagen était la société du secteur de l’automobile la plus socialement responsable au monde.