Fin mai, le géant américain du commerce électronique Amazon a annoncé qu’il avait commencé à comptabiliser directement au Royaume-Uni, en Espagne, en Allemagne et en Italie les ventes réalisées dans ces pays. Jusqu’alors, il effectuait ses facturations à partir de sa filiale luxembourgeoise, bénéficiant ainsi de taux d’imposition très avantageux. Mais cette pratique a fini par faire réagir les autorités des pays européens, qui ont commencé à prendre des mesures. Au Royaume-Uni, une taxe de 25 % est ainsi appliquée depuis le 1er avril aux groupes suspectés de sortir artificiellement des profits du pays. Amazon est la première société à adopter de telles dispositions afin de rétablir la concordance entre la localisation de ses activités et celle de ses profits. D’autres entreprises sont dans le collimateur des autorités des pays européens et de l’Union. La Commission européenne avait, du reste, ouvert une enquête officielle l’été dernier sur les montages financiers élaborés par Amazon, Apple, Fiat et Starbucks. Le porte-parole pour la concurrence, Ricardo Cardoso, a annoncé que la décision d’Amazon n’aura pas d’impact immédiat sur l’enquête en cours, qui porte sur des faits passés. Le groupe américain a indiqué en outre qu’il étudiait l’ouverture éventuelle d’une filiale en France.