L’association britannique d’engagement actionnarial ShareAction a réalisé une étude intéressante sur le comportement des trente-trois plus importantes sociétés de gestion présentes au Royaume-Uni en matière de vote des projets de résolution les plus controversés qui sont présentés lors des assemblées générales des grandes sociétés (rémunération des dirigeants, réélection d’administrateurs, sujets sociaux et environnementaux…). Dans leurs conclusions, les auteurs du rapport relèvent une divergence entre les intentions de vote annoncées par certaines sociétés de gestion et la manière dont elles se sont prononcées dans la réalité. Le document indique les sociétés de gestion les plus transparentes et celles qui le sont le moins, celles qui votent le plus souvent en faveur des recommandations du management et, à l’inverse, celles qui votent contre, celles qui soutiennent le plus volontiers les résolutions sociales ou environnementales et celles qui sont les plus réfractaires à ces résolutions. ShareAction appelle les investisseurs à interpeller les sociétés de gestion, afin d’inciter ces dernières à faire preuve de plus d’indépendance à l’égard du management des entreprises, et ce pour protéger les intérêts à long terme des actionnaires eux-mêmes.
D’une manière générale, l’avis du conseil d’administration est déterminant dans l’orientation du vote des actionnaires. Ainsi, en 2004, un projet de résolution identique avait été déposé par des actionnaires aux assemblées de Coca-Cola et de PepsiCo demandant aux sociétés un rapport sur l’impact économique du sida sur leur activité. Chez Coca-Cola, cette résolution, qui avait reçu le soutien du conseil, avait recueilli 97 % des suffrages alors que chez PepsiCo, où le conseil avait recommandé de voter contre, elle n’avait obtenu que 7,7 % des votes.
http://action.shareaction.org/page/-/AssetManagerVotingPracticesFinal.pdf?nocdn=1