Apparemment, le gouvernement indien souhaite contrôler le réseau associatif local en partant du principe qu’exprimer son désaccord à l’égard des décisions qu’il prend sur les plans politique et économique est préjudiciable aux intérêts du pays. Plus généralement, cette tentation semble se développer parallèlement à une montée des tendances nationalistes et à une exacerbation de la compétition économique internationale. Pourtant, en plaidant en faveur de certaines causes, de nombreuses associations soulignent des réalités qui s’inscrivent dans le champ de la RSE. Et pour l’heure, aucune démarche de RSE ne peut sérieusement prétendre être parvenue à former une société radieuse dans laquelle tout le monde vivrait en parfaite harmonie. Au contraire, ces démarches doivent mettre en évidence les désaccords entre les différents acteurs et les options décisionnelles privilégiées. Ces niveaux de tension peuvent de fait s’avérer très utiles pour faire apparaître les gisements de progrès en matière de responsabilité globale, ainsi que les défis qui se posent à l’entreprise et à la communauté. Mais ces perspectives d’amélioration sont encore rarement exprimées dans les rapports des entreprises, qui préfèrent présenter un panorama sans ombre. Ce qui participe peut-être au déficit de crédibilité dont les associations gratifient parfois ces rapports.