Dans le delta du Niger (Nigeria), une nouvelle fuite importante d’hydrocarbures provenant d’un oléoduc géré par la filiale de Shell au Nigeria pollue le fleuve, les plages et le bord de mer, détruisant les moyens de subsistance des populations locales (fermiers, pêcheurs…). Quelque 3 800 barils de pétrole auraient été déversés. De telles fuites se produisent régulièrement dans ce delta et, comme dans les cas précédents, la compagnie en minimise l’ampleur et rejette la responsabilité sur les sabotages commis pour voler le pétrole acheminé par son réseau d’oléoducs. Cet accident intervient dans un contexte où la compagnie est sous les feux médiatiques. En juin dernier, la Haute Cour de justice britannique avait estimé que Shell pouvait être poursuivi pour les fuites occasionnées en 2008 et 2009, toujours dans le delta du Niger (voir Impact Entreprises n° 196). Le “procès principal” doit débuter le 15 mai prochain. Dans un communiqué du 13 novembre, l’association Amnesty International accuse, preuves à l’appui, la compagnie d’avoir toujours eu connaissance du mauvais état de son réseau d’oléoducs et d’avoir minimisé l’ampleur des catastrophes écologiques. Plus récemment, une commission du Parlement nigérian a demandé que Shell soit condamné à verser une amende de 3,6 milliards de dollars pour les dégâts occasionnés à la suite d’une fuite sur son champ offshore de Bonga. Si cette demande n’est pas contraignante, elle n’en demeure pas moins une pression supplémentaire sur le groupe.