Fin août 2014, Bloomberg New Energy Finance (BNEF) avait rédigé une note afin d’évaluer les conditions susceptibles de rendre possible un désinvestissement massif des “actifs fossiles”. BNEF soulignait que les investisseurs devraient réaffecter leurs avoirs investis dans ce secteur vers d’autres secteurs en mesure de les absorber. Or, ces avoirs sont estimés à 5 000 milliards de dollars. De plus, sur une longue période, ces actifs affichent des rendements relativement intéressants, alors que l’indice européen des énergies renouvelables (ERIX Index), par exemple, a perdu plus de 40 % au cours des cinq dernières années. En dépit de ces éléments, le président du fonds souverain norvégien (le plus important fonds souverain mondial, avec plus de 870 milliards d’actifs sous gestion) a annoncé au début du mois de décembre que son fonds investirait pour près de 3 milliards de dollars dans les technologies vertes en 2015, estimant qu’à long terme, ces secteurs seraient “surperformants”. A l’inverse, un panel d’experts mandaté par le gouvernement norvégien a indiqué le 3 décembre qu’il déconseillait au fonds de répondre à l’appel à désinvestir des énergies fossiles en considérant qu’un engagement actif serait plus efficace. Il préconise en revanche l’adoption de nouveaux critères d’exclusion examinant au cas par cas les sociétés éventuellement très nocives pour le climat.