Selon certains analystes, une grande partie des réserves inscrites à l’actif des compagnies pétrolières, gazières et charbonnières doit rester sous terre si l’humanité veut avoir une chance de contenir l’augmentation de la température de la planète à 2 °C. Partant de ce constat, mais aussi du fait que cela provoquerait une baisse de la demande en énergie fossile, l’organisation américaine As You Sow (AYS) avait inscrit en 2014 un projet de résolution à l’assemblée générale de la compagnie américaine ExxonMobil, lui demandant de publier un rapport estimant la valeur réelle de ses réserves en hydrocarbures. Après que la compagnie eut accepté de publier ce rapport, AYS a retiré son projet. L’organisation a néanmoins contesté les conclusions d’ExxonMobil. La compagnie considère en effet qu’en dépit des craintes suscitées par le changement climatique, la demande en pétrole continuera à progresser et qu’en conséquence, la valeur de ses réserves ne s’en trouvera pas affectée. AYS estime quant à elle que d’ici à 2025, 39 % des dépenses d’investissement de capital de la société nécessiteront un prix du baril à 95 dollars pour être économiquement viables et que 17 % réclameront un cours de 115 dollars. Cette augmentation du coût d’exploitation, qui s’ajoute à une baisse prévisible du prix de revient des énergies renouvelables, a incité AYS à soumettre un nouveau projet de résolution pour 2015, qui demande à la compagnie de s’engager à augmenter le montant du capital autorisé à être distribué aux actionnaires (à travers les dividendes ou des rachats d’actions), afin de ne pas exposer l’entreprise à une érosion de sa valeur actionnariale.