En février dernier, des organisations syndicales et des grandes marques du secteur de la confection avaient rencontré les autorités cambodgiennes afin d’examiner les différentes voies susceptibles de permettre une amélioration de la liberté syndicale et du salaire minimum au Cambodge (voir Impact Entreprises n° 188). Cette rencontre faisait suite à la violente répression menée par les forces de l’ordre et l’armée en début d’année à l’encontre des manifestants du secteur textile. Mais en dépit de l’assurance donnée par le gouvernement cambodgien qu’il allait œuvrer pour améliorer la situation, les représentants des syndicats et des grandes marques indiquent que les intimidations et les violences à l’égard des travailleurs et des syndicats se poursuivent. Aussi ont-ils sollicité une nouvelle rencontre avec les autorités, qui s’est déroulée à Phnom Penh le 26 mai.
Au cours des discussions à huis clos, les représentants des marques ont indiqué qu’elles étaient prêtes à payer des salaires plus élevés au Cambodge, le salaire minimum actuel ne pouvant constituer un salaire de subsistance. Mais dans un communiqué conjoint avec les syndicats, les marques ont surtout insisté sur le fait que les événements récents, la violation des droits syndicaux et l’instabilité sociale dans le pays avaient terni leur image de marque et risquaient de faire perdre au Cambodge son statut de zone d’approvisionnement stratégique en produits textiles, un secteur qui emploie aujourd’hui un demi-million de salariés environ et génère plus de 5 milliards de dollars en recettes d’exportation chaque année. Un argument qui devrait porter… Le 30 mai, le tribunal de Phnom Penh a ordonné la suspension des peines de prison dont étaient passibles vingt-trois activistes arrêtés lors des manifestations du début de l’année et autorisé leur libération.