Alors que le Royaume-Uni s’apprête à adopter une loi renforçant la lutte contre l’esclavage moderne, un groupe d’investisseurs représentant 195 milliards de livres sterling d’actifs sous gestion (236 milliards d’euros) souhaitent que la loi intègre une disposition invitant les entreprises à faire preuve de transparence dans la gestion de leur chaîne d’approvisionnement. L’idée défendue par les promoteurs de cette initiative s’inspire de la législation californienne (Transparency in Supply Chain Act, 2010) en vigueur depuis 2012 et qui exige des sociétés exerçant une activité dans cet Etat et ayant un chiffre d’affaires mondial supérieur à 100 millions de dollars qu’elles indiquent sur leur site Internet un certain nombre d’informations visant à mettre en évidence les efforts consentis pour « éradiquer l’esclavage et le trafic d’êtres humains de leur chaîne d’approvisionnement directe ». L’ONG australienne Walk Free Foundation estime à 30 millions environ le nombre de personnes réduites en esclavage dans le monde. Pour la France, elle évoque une fourchette comprise entre 8 000 et 9 000 personnes, et pour le Royaume-Uni, un nombre entre 4 200 et 4 600 personnes.