Indéniablement, en matière de RSE, certains paliers sont atteints et l’on entre désormais dans le vif du sujet. Pour les responsables du développement durable en entreprise, il s’agit maintenant de convaincre en interne, de démontrer que des résultats peuvent être obtenus dans l’intérêt de l’entreprise, d’accompagner ces sujets au cœur des stratégies et d’orienter les ressources vers ce champ d’action. Les progrès risquent à l’avenir d’être d’autant plus lents que les politiques publiques visant à fixer les “ règles du jeu ” peinent à se mettre en place. Sur le plan de la sécurité des travailleurs chez les sous-traitants des grands donneurs d’ordre, il aura fallu attendre plus de vingt ans après la publication du code de conduite de Nike en 1992 et une catastrophe sans précédent au Bangladesh en 2013 pour que la France se décide à adopter une loi qui intègre la RSE dans sa politique de coopération. Au niveau du contrôle du commerce des minerais qui alimentent les violations des droits humains dans les zones de conflit, un laps de temps quasi similaire sépare le début des troubles dans la partie orientale de la RDC en 1996, leur installation dans le Nord-Kivu en 2003 et l’annonce par l’Union européenne d’un plan pour encadrer le commerce des minerais de conflit. Enfin, en ce qui concerne la corruption, c’est seulement aujourd’hui que l’Europe publie un premier état des lieux sur cette problématique dans l’Union. La RSE va peut-être devoir se mettre en quête de nouveaux relais de croissance !