A la suite de l’appel lancé par l’ACMU (Association of Mineworkers and Construction Union), les salariés des trois plus grandes compagnies minières de platine d’Afrique du Sud (Amplats, Implants et Lonmin), représentant 85 % de la production totale du pays, ont entamé une grève pour demander le doublement de leur salaire, afin que celui-ci atteigne 12 500 rands (environ 825 euros). L’Afrique du Sud est le premier producteur mondial de platine avec 60 % de l’offre. Les analystes estiment toutefois que l’impact de cette grève sur le cours du platine devrait être limité, car elle était attendue depuis plusieurs mois. Les cours ont donc déjà intégré ce risque, tandis que les producteurs et consommateurs ont pu constituer des réserves. En outre, les équipementiers automobiles européens, premiers clients pour le platine sud-africain, rencontrent des difficultés qui pèsent sur les débouchés du métal. Cela étant, l’issue de la grève est plus incertaine qu’on pourrait le penser, car elle se déroule dans le contexte d’une querelle intersyndicale entre l’ACMU et la NUM (National Union of Mineworkers), proche de l’ANC au pouvoir, querelle qui avait alimenté les grèves dans les mines d’or et de platine durant plusieurs mois en 2012 et 2013, grèves au cours desquelles plusieurs dizaines de grévistes avaient été tués.