Une étude récente des Nations unies relève qu’une grande partie des émissions de GES est délocalisée par les pays matures vers les pays émergents. On s’en doutait. D’une part, parce que la croissance se déplace vers ces pays et, d’autre part, parce que précisément, parmi les atouts de ces pays, se trouvent des coûts plus faibles qui n’intègrent pas toutes les contraintes environnementales. Les mêmes principes valent d’ailleurs pour la qualité sociale des produits importés par les pays matures. Nous, consommateurs, avons beau savoir que la production chinoise hautement carbonée contribue au réchauffement climatique de la planète et que la fabrication de vêtements bangladais à basse qualité sociale participe à la pression sur nos emplois et sur notre protection sociale, nous ne sommes pas prêts à payer individuellement la prime nécessaire à l’amélioration de la situation commune. D’autant qu’il faudrait disposer d’une traçabilité indiscutable des produits qui intègre l’ensemble de la chaîne de valeur. Ce qui est encore loin d’être le cas en dépit de quelques avancées.