La Chambre des représentants de la République fédérale du Nigeria a ordonné, le 12 novembre, l’ouverture d’une enquête immédiate sur les transactions financières établies entre la compagnie nationale NNPC (Nigeria National Petroleum Corporation) et certaines entreprises suisses. Cette réaction fait suite à la publication d’un rapport par l’association suisse La Déclaration de Berne, qui met en évidence l’implication des entreprises de négoce suisses (avec, au premier chef, Vitol et Trafigura) dans des opérations occultes portant sur les échanges de produits pétroliers entre le Nigeria et les pays tiers. Selon l’ONG helvétique, le niveau de corruption dans le pays (classé au 139e rang sur 179 pays en 2012 par l’association Transparency International) et l’opacité de la NNPC (qui n’a pas publié de rapport financier depuis 2005) favorisent cette situation. Le rapport révèle notamment que les principaux négociants suisses assuraient, en 2011, 36 % des ventes de pétrole de la NNPC, que des partenariats entre Vitol et Trafigura d’une part et la NNPC d’autre part existent dans les Bermudes et que la société nigériane vendrait à ces filiales du pétrole à des prix inférieurs à ceux du marché. Le document montre également que les produits pétroliers raffinés importés au Nigeria font l’objet de montages complexes qui auraient permis de détourner 6,8 milliards de dollars de subventions, octroyés par l’Etat nigérian entre 2009 et 2011, montages dans lesquels seraient également impliquées plusieurs sociétés suisses.