Depuis l’ouverture du commerce mondial, il y a une vingtaine d’années, les industries du textile et de la chaussure se sont largement déplacées dans les régions à bas coût de main-d’œuvre et, en particulier, en Asie du Sud-Est et du Sud où la sécurité est souvent défaillante et les conditions de travail particulièrement difficiles. Le niveau des salaires y est très bas et les mouvements de protestation pour leur revalorisation sont fréquents. Au Bangladesh, où l’effondrement d’un immeuble destiné à la fabrication d’articles textiles a causé au mois d’avril dernier la mort de plus de 1 100 ouvriers, le salaire minimum des salariés de la confection est de 3 000 takas (29 euros) par mois. Après plusieurs semaines de négociations et de manifestations, il va être revalorisé à 5 300 takas (50 euros). Cette rémunération, qui reste modeste (l’une des plus basses de la région et loin du salaire de subsistance réclamé par les ONG), ne devrait pas trop affecter le prix de revient des articles. En Indonésie, où des manifestations ont également eu lieu au début du mois, une revalorisation moyenne de 11 % du salaire minimum a également été décidée par le gouvernement de la province de Jakarta pour le porter à 2,4 millions de rupiah (152 euros). Cette décision a été suivie par 11 des 33 autres provinces pour des augmentations s’établissant entre 10 et 45 %.