Le WWF a saisi le Point de contact national (PCN) de l’OCDE au Royaume-Uni contre le pétrolier britannique Soco pour violation présumée des lignes directrices de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales, afin de le contraindre à abandonner ses permis d’exploration, dont une partie concerne le parc national des Virunga (République démocratique du Congo). L’exploitation au sein du parc étant interdite, ces permis ont été accordés pour des raisons de “ recherche scientifique ”. Le WWF insiste sur les risques que l’exploitation du pétrole fait peser sur la biodiversité et les populations, tout en soulignant le fait qu’elle favorise l’installation de groupes armés dans une région en proie à l’instabilité. Ces risques n’auraient pas été suffisamment pris en compte par le pétrolier, qui aurait fourni, selon le WWF, des informations incomplètes aux populations locales et fait pression sur les opposants au projet. Cette plainte intervient alors même qu’à la suite de la mobilisation de l’ONG, deux autres pétroliers bénéficiant de concessions dans le parc des Virunga, le français Total et l’italien ENI, ont annoncé qu’ils ne mèneraient pas d’activités au-delà des limites actuelles du parc (voir Impact Entreprises n° 167). Les principes directeurs de l’OCDE en matière de RSE n’étant pas contraignants, le WWF espère avant tout attirer l’attention de la société civile sur Soco, craignant que la découverte de pétrole au sein du parc ne conduise à son exploitation. Cela se traduirait par un appel d’air pour l’immigration, le développement d’autres activités dans la région, et donc la tentation pour le gouvernement congolais de retirer aux Virunga leur statut de parc national.