Des chercheurs japonais du National Institute of Advanced Industrial Science and Technology ont estimé que le coût de nettoyage résultant de la catastrophe de l’usine nucléaire de Fukushima (Japon) survenue le 11 mars 2011 pourrait atteindre 50 milliards de dollars, soit plus de quatre fois le montant évalué par les autorités nippones. Ces données rappellent que les estimations sur le plan nucléaire sont toujours très difficiles à établir – souvent en raison d’oublis dans les calculs initiaux ou d’imprévus – et qu’elles suscitent de vives polémiques entre experts. C’est notamment le cas pour le coût de démantèlement des réacteurs nucléaires, du fait du peu d’expérience dont disposent les spécialistes sur ce point. Les enjeux liés à ces estimations sont multiples et contradictoires : équilibre des comptes des opérateurs (les coûts prévisionnels sont en effet provisionnés au passif du bilan des entreprises responsables de ces opérations de démantèlement), maintien des prix de l’énergie au plus bas niveau possible, viabilité des investissements dans les énergies nouvelles (en particulier les énergies renouvelables). Bien que les modes de calcul des provisions soient très encadrés par les pouvoirs publics et que les diverses études sur lesquelles ils s’appuient (depuis 1979 en France) semblent se confirmer mutuellement, une variation défavorable de quelque 50 % du montant provisionné pour une entreprise comme EDF, par exemple, affecterait les capitaux propres du groupe de 30 %.