Les grands sujets sociétaux (rejets de carbone, déplacements de population, protection des salariés, évasion fiscale…) sont immuables, portés par les corps intermédiaires, amplifiés par les médias et par l’opinion et, après un certain délai, repris par l’ensemble des parties prenantes des entreprises. Après un certain temps également, le régulateur s’immisce dans le débat – avec plus ou moins de conviction – car, on le voit bien, l’internalisation des externalités négatives touche à la construction des coûts qui sont mal absorbés par le marché ou, à tout le moins, avec un temps de retard. Cela crée, de fait, une distorsion de concurrence. Paradoxalement, la communauté des affaires se mobilise assez peu pour que les pouvoirs publics ou les instances internationales interviennent afin de réduire cette distorsion. Elle préfère solliciter leur soutien pour réduire les coûts (aides financières, aménagements comptables…) ou pour soutenir la demande (prix de soutien, labels…). Mais ces options ont incontestablement des limites, surtout en période de crise et de contractions budgétaires.