La RSE est-elle un facteur de compétitivité ? Cette question, qui traverse son histoire, prend tout son essor dans le contexte de l’actuelle situation économique nationale. Certes, on observe ici ou là que l’implantation de pratiques de RSE peut améliorer la cohésion interne de l’entreprise, stabiliser son personnel, renforcer la connaissance de son fonctionnement global et sa cohérence, diminuer la consommation de matières ou optimiser la logistique, ouvrir l’entreprise à de nouvelles activités… Mais cela ne consiste-t-il pas au fond à redécouvrir les principes d’une saine gestion ? Par ailleurs, la mise en place d’une politique de RSE comporte un coût, dont il n’est pas sûr qu’il puisse être absorbé par le marché. De plus, si les frais engagés n’aboutissent pas à des résultats probants, comme semblent l’indiquer les tragiques événements enregistrés dans le secteur de la confection au Bangladesh, les entreprises s’exposent à un effet boomerang dont les conséquences se feront sentir sur le long terme. Dans le champ des droits sociaux fondamentaux, des dispositifs efficaces supposent d’intégrer les parties directement concernées (les salariés et leurs représentants). Cette observation peut, d’ailleurs, s’étendre à toute démarche de RSE qui, par nature, revient à prendre en compte les attentes des parties prenantes de l’entreprise. Mais une telle approche revient à considérer l’entreprise et son milieu comme un écosystème intégré extrêmement complexe à comprendre et particulièrement difficile à gouverner.