Si la responsabilité des entreprises donneuses d’ordre dans les conditions de travail prévalant chez leurs sous-traitants est désormais largement reconnue, les implications financières qui en résultent sont encore contestées. Alors que plusieurs marques européennes – parmi lesquelles C&A (Pays-Bas), KiK (Allemagne), El Corte Inglés (Espagne) et Piazza – ont accepté de contribuer à un plan d’indemnisation présenté, le 15 avril dernier, par l’IndustriALL Global Union (Fédération mondiale des travailleurs des secteurs minier, de l’énergie et de la manufacture) de 5,7 millions de dollars au bénéfice des familles des victimes de l’incendie de leur fournisseur de vêtements Tazreen Fashion (Bangladesh) survenu le 12 novembre 2012 et ayant causé la mort de 112 personnes, les enseignes américaines Sears, Walmart et Disney et la marque française Teddy Smith ont refusé d’y participer. Les organisations syndicales et les ONG font remarquer que ce refus revient, pour les marques, à ne pas assumer les défaillances de leurs propres dispositifs quant au respect par leurs sous-traitants de leurs exigences en termes de sécurité. De leur côté, Walmart et Sears ont objecté que leurs fournisseurs avaient fait appel à Tazreen Fashion sans leur autorisation et qu’ils avaient été déréférencés.