Le 16 avril, le Parlement européen a rejeté à une courte majorité la proposition de la Commission de geler 10 % environ des quotas d’émission qui seront mis en vente sur la période 2013-2020. Réaction immédiate des marchés, le prix de la tonne de CO2 a chuté à 2,63 euros, le plus bas niveau jamais atteint. En d’autres termes, il devient plus intéressant pour les “ mauvais élèves ” d’acheter des quotas que d’investir afin de réduire leurs rejets de CO2, tandis que les “ bons élèves ” sont de moins en moins récompensés de leurs efforts. Une mauvaise nouvelle pour le système communautaire d’échange de quotas d’émission (SCEQE), dont l’efficacité était de plus en plus critiquée. Le même jour, le Parlement a accepté la suspension pour un an du SCEQE applicable aux vols aériens intercontinentaux. Ce dispositif, qui devait s’appliquer à toutes les compagnies, y compris celles enregistrées en dehors de l’Union, avait suscité une farouche opposition de la part de plusieurs pays (la Chine en tête), qui menaçaient l’Europe de représailles économiques. Le bras de fer semble donc avoir basculé en faveur des opposants au dispositif en attendant la proposition qui doit être formulée par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) en septembre 2013 en vue d’une réduction des rejets de GES du secteur aérien.