A la suite de la fronde observée lors des assemblées générales des actionnaires en 2012 – les rémunérations de certains dirigeants ayant été jugées excessives en cette période de crise et de contraction du pouvoir d’achat –, des observateurs, comme le Financial Times, constatent cette année une anticipation de la part des grandes entreprises pour modérer, voire réduire, les rémunérations accordées à leurs dirigeants. Le quotidien britannique mentionne notamment les noms de Banco Santander, Deutsche Bank, UBS, Raiffeisen Bank International et même Volkswagen. Cette dernière, en dépit de bénéfices records, a diminué en effet de plus de 17 % le montant octroyé à son président, un montant restant néanmoins à un niveau raisonnable (14,5 millions d’euros). Les sociétés suisses UBS et Crédit Suisse ont plafonné, quant à elles, les rémunérations de leurs dirigeants. Mais pour la Fondation Ethos, une structure spécialisée dans la gestion ISR et l’engagement actionnarial qui réunit plus de 140 investisseurs institutionnels, ces concessions ne sont pas suffisantes. Elle estime que les salaires plafonnés “ restent encore largement trop élevés ”. La rémunération variable du président du Crédit Suisse pourrait de fait encore atteindre 17,5 millions de francs suisses (14,3 millions d’euros) et celle de l’ensemble des membres de la direction générale d’UBS s’élever à 2,5 % du bénéfice avant impôt. Ethos a donc recommandé de s’opposer aux rapports de rémunération de ces deux banques lors des assemblées générales.