La société Novethic a publié son analyse annuelle du marché français de l’ISR. En 2012, celui-ci atteint un encours géré de 149 milliards d’euros, soit une augmentation de 29 % par rapport à 2011, dont 62 % proviennent de la gestion dédiée détenue par les investisseurs institutionnels. Du coup, la part des encours détenus par les investisseurs particuliers (gestion collective et épargne salariale) se contracte encore pour atteindre 28 % de l’ensemble, et ce en dépit d’un bon score de l’épargne salariale qui progresse de 30 %. Ces résultats montrent que le grand public semble encore assez peu sensibilisé à l’ISR. Les chiffres mettent en évidence des stratégies encore peu séduites par l’engagement ou par l’exclusion. L’analyse indique que 50 % du panel étudié vote en assemblée générale pour l’essentiel de ses actions, ce qui reste finalement assez faible, compte tenu de l’incitation réglementaire, et que 35 % du panel a rédigé une politique d’engagement (15 % des acteurs interrogés seulement la rendent publique) qui porte, pour l’essentiel, sur des questions de gouvernance. L’exclusion reste également assez timidement pratiquée, puisqu’elle porte en priorité sur des armements controversés, comme les mines antipersonnel ou les bombes à sous-munitions (que la loi du 20 juillet 2010 interdit), sur des entreprises faisant l’objet d’importantes controverses, mais pour lesquelles les sociétés de gestion font rarement de la publicité, et, très ponctuellement, sur des secteurs d’activité (comme le secteur de l’armement pour la Maif et les entreprises impliquées dans l’extraction ou la production de fibres d’amiante pour BNP Paribas IP).