En janvier 2001, une fuite dans la presse annonçant la suppression par Danone de 3 000 emplois en Europe, dont 1 700 en France, avait provoqué l’une des plus sévères crises médiatiques que le groupe ait eu à affronter. L’épisode est encore dans toutes les mémoires. Le 19 février dernier, le groupe a annoncé la suppression de 900 postes managériaux et administratifs en Europe (soit 10 % environ de son effectif de cadres), dont 236 en France, alors qu’il affiche des résultats meilleurs que prévus pour 2012. Le contexte est néanmoins très différent de 2001. A cette époque, l’opération était d’une autre ampleur : elle prévoyait des fermetures de sites, se situait sur fond d’élections cantonales et municipales et résultait d’une fuite, par définition, non contrôlée. Aujourd’hui, la direction s’est aussitôt engagée à ce qu’il n’y ait ni licenciement sec ni fermeture d’usine. L’annonce intervient néanmoins quelques mois après une prise de participation dans le capital de la société de l’homme d’affaires américain Nelson Peltz, réputé pour son activisme actionnarial, et après l’annonce d’un plan d’économie de 200 millions en Europe, une région qui, selon le groupe, pâtit d’une situation très dégradée.