Une usine indonésienne située dans la ville de Sukabumi et fabriquant des chaussures pour Nike a été accusée dans un article du journal ABC News du 15 janvier de faire appel à des militaires pour “ convaincre ” les ouvriers de travailler pour un salaire inférieur au minimum légal. En Indonésie, le salaire minimal mensuel varie selon les provinces et représente des montants équivalant à 100-150 dollars. Ces sommes devraient progresser après la décision du gouvernement d’augmenter le salaire minimal en réponse aux importantes manifestations qui se sont déroulées à la fin de l’an dernier. Toutefois, les entreprises ont la possibilité d’être exemptées de l’application de ces dispositions si elles fournissent des renseignements sur leur situation financière et si elles ont obtenu l’accord du personnel. C’est dans ce contexte que les ouvriers de l’usine de Sukabumi auraient été intimidés afin d’obtenir qu’ils soutiennent la demande d’exemption de la direction. C’est aussi en Indonésie que les premières protestations importantes contre les conditions de travail dans les usines de Nike ont eu lieu au début des années 90, protestations à la suite desquelles le leader mondial d’articles de sport s’est doté, en 1997, d’un code de conduite qui stipule clairement que ses sous-traitants doivent payer les salariés au moins à la hauteur du salaire minimum local. Aussi, après une mise au point par la direction de Nike, le sous-traitant incriminé a-t-il renoncé à sa demande d’exemption. Estimant que six autres usines au moins cherchent à obtenir une exemption, les organisations de défense des droits sociaux demandent maintenant qu’une enquête soit menée auprès des quarante sous-traitants de Nike situés en Indonésie.