Des chercheurs de l’agence américaine en charge de l’étude océanographique et atmosphérique (National Oceanic and Atmospheric Administration – NOAA) et de l’université du Colorado avaient calculé en février 2012 que les émissions fugitives de méthane (un gaz à effet de serre vingt-cinq fois plus puissant que le CO2) émanant de l’exploitation du bassin de gaz de schiste de Julesburg, près de Denver (Colorado), représenteraient plus de 4 % de la quantité de gaz produite. Ce chiffre, qui ne tient pas compte des fuites liées au transport et à la distribution du gaz, rend, de fait, le remplacement des centrales à charbon par des centrales au gaz moins intéressante en termes de rejets de GES dès lors qu’on se réfère aux résultats d’une autre étude, publiée en avril par des scientifiques de l’association Environmental Defense Fund et de l’université de Princeton (New Jersey), qui ont indiqué que cette substitution ne s’avérait avantageuse que si le taux de fuite ne dépassait pas 3,2 %. Ces données sont contestées par les professionnels du secteur, mais les chercheurs de la NOAA et de l’université du Colorado ont confirmé leurs travaux en décembre 2012, lors d’une réunion de l’American Geophysical Union à San Francisco, sur la base de l’exploitation de nouvelles données. Ils ont également annoncé les résultats préliminaires d’une nouvelle étude portant sur le bassin de l’Uinta dans l’Utah et faisant apparaître cette fois des taux de perte de l’ordre de 9 %.