Plainte pour publicité trompeuse, nouvelle arme des ONG contre les sociétés énergétiques ?

Le 15 juin 2021, Lina Khan, une avocate de 32 ans, a prêté serment en tant que présidente de l’autorité de la concurrence étatsunienne, la Federal Trade Commission (FTC). L’information est d’importance puisque, désormais, la FTC, dont trois des cinq commissaires sont démocrates, est présidée par une représentante de ce parti. Pour les organisations de protection de l’environnement, cela ouvre des opportunités d’action inédites. Selon elles, cette nouvelle configuration pourrait appuyer la promesse de Joe Biden d’utiliser tous les leviers à la disposition du gouvernement pour encourager une action rapide sur le changement climatique.

En mars dernier, trois associations environnementales (Global Witness, Greenpeace et Earthworks) ont déposé une plainte contre Chevron auprès de la FTC pour publicités trompeuses. Les groupes environnementaux ont déclaré dans la plainte que malgré les publicités de Chevron vantant son investissement dans les énergies renouvelables, la société n’a affecté que 0,2 % de ses dépenses annuelles d’investissement – environ 26 millions de dollars – à des sources d’énergie à faible teneur en carbone. Ce type de plainte se multiplie également en dehors des États-Unis. L’année dernière, l’autorité italienne de la concurrence a infligé une amende de 5 millions d’euros à la compagnie énergétique Eni SpA pour des publicités affirmant que son diesel était « vert » et qu’il améliorait l’environnement. Et l’organisme de surveillance de la publicité britannique a confirmé une plainte en 2019 pour une publicité du géant norvégien de l’énergie Equinor Asa qui suggérait que le gaz était une source d’énergie « à faible émission de carbone ».