Six grands groupes lancent un fonds pour contribuer à la lutte contre les déchets plastiques

Selon certaines études, 8 millions de tonnes de déchets en plastique seraient déversées chaque année dans les océans. Le mouvement #breakfreefromplastic a donc mobilisé des milliers de militants pour collecter les déchets en plastique dans 239 espaces de collecte, répartis dans 42 pays. Plus de 187 000 pièces ont été ramassées en 2018 et 65 % d’entre elles ont pu être identifiées. Le rapport publié récemment par l’organisation indique qu’à eux seuls, Coca-Cola, PepsiCo et Nestlé représentent 14 % des déchets identifiés. La société française Danone arrive en quatrième position avec 1,5 % environ de la collecte. Dans de nombreux pays en développement, les systèmes de collecte des ordures ne sont pas assez organisés, ce qui explique, en partie, la prolifération des déchets dans l’environnement naturel. Mais les associations dénoncent également la politique commerciale des grandes marques dans les pays en développement et demandent à ces entreprises de revoir leur stratégie de conditionnement des produits (IE n° 266).

Les investisseurs rechignent à investir dans des solutions susceptibles de remédier à cette situation, car ils les jugent peu rentables. C’est pourquoi cinq sociétés citées par l’étude de #breakfreefromplastic (PepsiCo, Procter & Gamble, Danone, Unilever, Coca-Cola), auxquelles s’est jointe Dow, ont annoncé, le 26 octobre, avoir conclu un accord pour créer un fonds doté de 90 millions de dollars dédié à la valorisation des déchets en plastique en Asie du Sud et du Sud-Est. Son objectif est de financer les phases de développement les plus risquées dans ce domaine, générer des emplois pour les ramasseurs de déchets et constituer un levier pour attirer d’autres capitaux. Le fonds sera géré par la société d’investissement américaine Circulate Capital (IE n° 287). Cette initiative ne répond pas à la demande des ONG, mais c’est un (petit) premier pas. A moins qu’une vraie politique de réduction des déchets par ces entreprises ne réduise les matières premières disponibles et, du même coup, la rentabilité potentielle des projets…