En France, le secteur de la grande distribution est l’un des premiers à avoir été touché par le mouvement de la responsabilité élargie (qui s’est développé dans la première moitié des années 90). Parmi les principaux constats dressés alors figurait le fait d’une part, que les enseignes avaient la possibilité d’intervenir sur leurs fournisseurs et sous-traitants, afin que ceux-ci intègrent des critères sociaux et environnementaux dans leur processus de production, et d’autre part, qu’elles pouvaient être des prescripteurs de bonnes pratiques d’achat auprès de leurs clients. C’est dans ce cadre que s’est inscrite la campagne d’opinion « La course zéro pesticide », lancée il y a un an par l’association Greenpeace. Cette campagne mettait en compétition les six principales enseignes de la grande distribution en France (Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché, Leclerc, U) sur trois plans : les efforts consentis pour éliminer les pesticides les plus dangereux dans la production de fruits et légumes, le soutien aux agriculteurs qui s’engagent dans cette voie, la transparence des enseignes vis-à-vis de ces deux points auprès de leur clientèle. Un an après le lancement de cette campagne de sensibilisation, l’association reconnaît que de « réels efforts » ont été déployés par Carrefour et U, mais elle souligne que les deux entreprises doivent désormais élargir le périmètre et le champ de leurs actions. Les indépendants Intermarché et Leclerc, quant à eux, ferment la marche. Si Greenpeace relève quelques initiatives ponctuelles, l’association reproche à ces deux marques d’avoir recours à un label privé (Vergers écoresponsables), dont le contenu et les résultats ne sont pas connus, ce qui pourrait dès lors s’apparenter à du greenwashing.