Le marché européen du poids lourd électrique commence à frémir, mais il va falloir accélérer

Le transport routier contribue à près de 5 % des émissions de GES de l’Union européenne. La zone a réagi en adoptant en 2024 une directive qui exigera que presque tous les nouveaux camions vendus en 2040 soient à émissions nulles. Cela devrait diminuer les émissions annuelles de CO2 des véhicules lourds de 62 % d’ici 2050 (par rapport à 1990). Mais cela nécessite de gros investissements de la part des utilisateurs pour renouveler leurs flottes, la mise en place d’infrastructures adéquates et l’existence d’une offre adaptée.

Sur ce dernier point, la production en série de camions électriques à batterie est encore très récente. Les premiers modèles sont apparus sur le marché européen à la toute fin des années 2010 et au début des années 2020, et représentaient moins de 1 % des ventes européennes de poids lourds en 2023, pour à peine 10 000 véhicules commercialisés. À ce jour, 7 constructeurs proposent une gamme de poids lourds électriques en Europe : Renault Trucks, Volvo Trucks, Scania, Mercedes-Benz, DAF, MAN et Iveco.

Quelques bonnes nouvelles ont néanmoins été relevées ces derniers temps. Amazon a ainsi annoncé le 15 janvier 2025 une commande de 200 poids lourds eActros 600 à Mercedes-Benz (dont le prix unitaire est estimé entre 300 000 et 400 000 euros). Ils seront déployés en Allemagne et au Royaume-Uni. C’est encore peu au regard de la flotte à renouveler, mais cela pourrait participer à l’accélération du mouvement. Pour mémoire, début 2024, le cimentier suisse Holcim a, de son côté, passé une précommande pour l’acquisition de 1 000 eActros 600. Il ne s’agissait pas d’une commande ferme, mais d’une lettre d’intention qui cadrait les négociations à venir. La majorité des camions électriques seront utilisés avec des remorques-silos pour le transport de matériaux de construction tel que le ciment.