Le mur ?

La période actuelle ne pousse pas à l’optimisme. Les valeurs démocratiques, la bienveillance, l’équité et le respect de la nature n’avaient déjà pas le vent en poupe, mais le large succès de Donald Trump consacre les principes adverses et le repli sur soi. La fragmentation de nos sociétés, visible depuis plusieurs années, se multipolarise dans des postures très agressives. La nécessaire instauration de cadres pour orienter les politiques et les économies dans la voie du développement durable va devenir encore plus compliquée. Certes, le contexte est difficile pour tout le monde. Les couteaux sont tirés, les contraintes ne sont pas imaginaires, l’immédiat va s’imposer davantage. La lente évolution vers un développement durable va faire face à des vents contraires très élevés sur l’échelle de Beaufort. L’Union européenne a annoncé un recul de ses émissions de GES de 8,3 % en 2023. C’est une bonne nouvelle, mais la zone ne représente que 6,9 % de l’ensemble des émissions mondiales, dont l’évolution est peu réjouissante. Malgré quelques avancées comme la reconnaissance réclamée de très longue date des personnes d’ascendance africaine et des peuples autochtones en tant qu’acteurs clés dans la conservation de la biodiversité, la COP16 s’est achevée sans accord pour le financement de la protection de la nature. Le nombre de personnes qui cherchent un refuge hors de chez elles dans des conditions tragiques explose, la qualité des investissements responsables est remise en question, les défenseurs des droits humains, de la nature et des travailleurs sont plus menacés que jamais. Il va falloir faire preuve de beaucoup de détermination pour adopter des « valeurs durables ».