En mars 2020, l’association Youth 4 Climate Action a déposé une plainte en Corée du Sud alléguant que les objectifs de réduction des gaz à effet de serre du gouvernement coréen étaient inadéquats et, de fait, violaient les droits fondamentaux des citoyens, en particulier ceux des générations futures. Par la suite, trois autres plaintes ont fait l’objet de regroupements, portant le nombre de plaignants à 255. Ceux-ci couvrent une large tranche d’âge, y compris des enfants, des bébés et même un fœtus.
Le 29 août 2024, la Cour constitutionnelle de Corée du Sud a statué à l’unanimité que l’absence d’objectifs juridiquement contraignants en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour la période 2031-2049 violait les droits constitutionnels des générations futures et ne respectait pas le devoir du gouvernement de protéger ces droits. Elle a estimé que l’absence d’objectifs à long terme faisait porter une charge excessive sur l’avenir. Elle a donné à l’Assemblée nationale et au gouvernement jusqu’au 28 février 2026 pour modifier la loi afin d’inclure des visées à plus long terme.
Le tribunal a toutefois rejeté les arguments des plaignants selon lesquels l’objectif du gouvernement de réduire les émissions de GES de 40 % en 2030 par rapport aux niveaux de 2018, tel que le dispose la loi sur la neutralité carbone du pays, violait les droits constitutionnels. Il a considéré que cet objectif à court terme était suffisant. Cette décision est historique dans la région et pourrait avoir des conséquences dans d’autres pays asiatiques, comme le Japon et Taïwan, où des affaires similaires sont en cours.