Aux Philippines, une entreprise conclut un accord sur ses emballages en plastique pour éviter un procès

Selon une étude publiée en septembre 2023, les Philippines sont le premier contributeur mondial à la pollution plastique des océans, avec une moyenne de 3,30 kilogrammes par personne et par an. Plus de 350 000 tonnes de déchets plastiques pénètrent chaque année dans l’océan en provenance des Philippines, soit 36 % du total mondial.

Le 15 novembre 2022, 32 citoyens philippins (militants écologistes, pêcheurs…) se sont rendus dans les locaux du ministère du Commerce et de l’Industrie (DTI) à Makati et ont déposé une plainte devant le Fair Trade Enforcement Bureau (FTEB) contre Coca-Cola, Pepsi-Cola, Nestlé, Unilever, Procter et Gamble (P&G), Colgate Palmolive et Universal Robina Corp. Ils reprochaient aux entreprises d’utiliser sur leurs emballages des symboles comme le ruban de Möbius et le tidyman accompagnés de mots tels que « recyclable », « prêt à recycler », etc. Or, ces mentions sont trompeuses, car tout le plastique n’est pas recyclable, et certains emballages en plastique recyclable émettent de dangereuses toxines que les Philippines ne sont pas en capacité de traiter. Ces emballages finiront dans les cours d’eau, les égouts, les rivières et les mers.

P&G a accepté d’engager le dialogue. C’est la seule des 7 multinationales assignées à avoir consenti de s’asseoir à la table des discussions. La plainte est toujours en cours d’instruction pour les 6 autres entreprises. Le 14 février 2024, les parties ont conclu un accord dont les termes et conditions comprennent le remboursement symbolique du prix d’achat du produit faisant l’objet de la plainte contre P&G Philippines. Bien que les étiquettes de recyclage soient conformes aux lois et réglementations en vigueur, la firme a promis d’examiner les améliorations recommandées par les plaignants, comme le préconise la loi de 2022 (RA 11898) sur la responsabilité élargie des producteurs à propos des déchets d’emballages en plastique. P&G aura toute latitude pour mettre en œuvre les améliorations recommandées. Mais de leur côté, les plaignants se réservent le droit de prendre les mesures appropriées si le problème restait sans réponse.

Les parties organiseront cette année des réunions semestrielles à huis clos pour étudier les solutions des plaignants visant à réduire le plastique ainsi qu’à promouvoir la réutilisation et la recharge des contenants. Lors de ces rencontres, les plaignants seront représentés par Greenpeace, Ecowaste Coalition et Break Free From Plastic.