Le 17 janvier 2023, l’association suisse Public Eye a publié un rapport dans lequel elle fait le point sur l’offensive récente menée par deux géants miniers sur le charbon australien : l’Indien Adani et l’Anglo-Suisse Glencore. Public Eye a enquêté sur l’un des mégaprojets d’Adani, la mine de Carmichael située dans l’État du Queensland. En 2022, le groupe y a produit 10 millions de tonnes de charbon, dont une grande partie a été exportée vers l’Europe.
L’association est allée à la rencontre des Aborigènes qui tentent de préserver leurs terres ancestrales. En 2019, le gouvernement du Queensland a aboli leur titre de propriété afin de les céder à Adani. Néanmoins, la justice leur a reconnu le droit d’occuper leurs terres pour « contrôler, protéger et développer leur identité et leur patrimoine culturel », à condition que cela n’interfère pas avec les activités minières. Or, Public Eye a pu constater la manière dont Adani traite les personnes qui s’intéressent à ses activités. Sur place, les enquêteurs ont été suivis et filmés par les services de sécurité de l’entreprise, et menacés de poursuites judiciaires en cas de diffusion des images qu’ils avaient tournées.
L’ONG s’est aussi penchée sur Glencore, la principale société minière d’Australie dont elle dénonce les fausses promesses et le bilan écologique désastreux. Le 8 décembre 2022, l’entreprise a toutefois annoncé qu’elle se retirait du projet Valeria, destiné à devenir la plus grande mine de charbon d’Australie. Glencore a d’abord justifié son choix par une incertitude mondiale accrue et son objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Plus tard, la société a complété sa position en critiquant les fortes augmentations des taux de redevance sur le charbon décidées par le gouvernement du Queensland.