Le charbon thermique a été placé à juste titre au banc des accusés par les associations écologistes pour son énorme contribution aux émissions de gaz à effet de serre. Il conserve cependant un certain crédit dans plusieurs économies émergentes dont il alimente la croissance. Il a aussi retrouvé des couleurs à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Des banques, surtout occidentales, ont instauré des politiques sectorielles pour exclure (très) progressivement cette énergie de leurs financements. Les banques asiatiques sont toutefois plus réticentes. Au début de l’année 2022, la Conférence des évêques catholiques des Philippines (CBCP) a déclaré qu’elle allait utiliser sa position d’actionnaire dans les banques pour exiger de leur part des politiques et des plans visant à « éliminer progressivement leur exposition au charbon, au gaz fossile et aux énergies destructrices ». Les menaces de la très influente Église catholique philippine semblent commencer à porter quelques fruits. BDO Unibank (BDO), la plus grande banque du pays, a annoncé le 8 septembre qu’elle réduirait de moitié son exposition au charbon, tout en veillant à ce que celle-ci ne dépasse pas 2 % de son portefeuille total de prêts d’ici 2033.