Avec la photosynthèse, le carbone est fixé par la végétation, puis il va se stocker dans les sols (racines, végétaux morts, microorganismes). Mais sous l’effet de la respiration des plantes et des animaux notamment, cette séquestration est temporaire, allant de quelques jours à plusieurs décennies. On sait désormais que les pratiques agricoles peuvent avoir une influence tant sur la capacité de séquestration du carbone par les sols que sur son rejet dans l’atmosphère. Le 1er décembre, Stéphane Le Foll, le ministre français de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, a lancé officiellement l’initiative « 4 pour 1000 » qui vise à augmenter de 0,4 tonne par hectare le carbone stocké dans les sols à l’échelle de la planète en intervenant sur les pratiques culturales (on estime que la moyenne mondiale est actuellement de 106 tonnes par hectare). Stéphane Le Foll devrait très bientôt effectuer un voyage en Afrique pour y rencontrer le Sénégalais Macky Sall, qui préside le Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique), et s’entretenir avec lui de cette initiative. Les ONG de solidarité internationale restent toutefois méfiantes vis-à-vis de cette démarche dont elles ne perçoivent pas clairement les modalités. Elles craignent qu’elle se rapproche de l’Alliance mondiale pour une agriculture intelligente face au climat (Global Alliance for Climate-Smart Agriculture) lancée en septembre 2014 par Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, alliance qu’elles considèrent comme un mécanisme peu crédible visant à contrecarrer la progression de l’agro-écologie, dont l’agro-industrie est exclue.