À la suite de la pression d’associations et d’investisseurs, les actionnaires de la banque HSBC ont adopté en assemblée générale, le 28 mai 2021, une résolution proposée par le conseil d’administration et selon laquelle la banque s’obligeait à avoir mis un terme au financement du charbon thermique dans les pays de l’OCDE d’ici 2030 et dans les autres États d’ici 2040 (IE n° 346). Le 14 décembre 2021, la banque a dévoilé sa première politique en la matière.
Ainsi, HSBC vise à réduire son exposition au financement du charbon thermique d’au moins 25 % d’ici 2025 et de 50 % d’ici 2030. En 2022, la banque publiera un objectif de réduction des émissions de ses activités charbonnières fondé sur la science, conformément à la trajectoire 1,5 °C de l’accord de Paris. HSBC continuera à ne plus financer aucune nouvelle mine de charbon thermique, aucune nouvelle centrale électrique au charbon, aucune nouvelle usine de transformation de charbon en gaz ou en carburant liquide, y compris dans le cadre de l’expansion d’actifs existants ou de l’extension de leur durée de vie.
Les clients situés dans les pays de l’OCDE et dont le charbon thermique représente plus de 40 % de leurs revenus totaux ou plus de 30 % en 2025 ne pourront bénéficier d’aucun nouveau financement de la part de la banque, sauf si ceux-ci sont uniquement destinés à une transition vers des énergies propres. À partir de 2023, les clients dont les activités ne répondront pas aux objectifs de la banque seront aidés par HSBC pour renforcer leurs plans de transition qui comprendront un soutien aux travailleurs et aux communautés ainsi qu’une divulgation des risques encourus. L’absence de plan ou un programme insuffisant pourra entraîner un désinvestissement anticipé de la part de la banque.
HSBC doit encore élaborer de nouvelles politiques de désinvestissement et d’exclusion pour les pays non membres de l’OCDE. La banque reconnaît la nécessité d’une transition énergétique plus rapide en Asie, tout comme le fait que « les besoins de développement doivent être traités de pair avec les objectifs de décarbonation ».
Les associations spécialisées telles que ShareAction saluent cette avancée, mais soulignent aussi les progrès qui restent à parcourir. De cette manière, HSBC pourra poursuivre son accompagnement des maisons mères ou des compagnies sœurs de sociétés qui développent le charbon thermique. La banque pourra également continuer à soutenir les entreprises qui s’impliquent dans le charbon thermique à travers des acquisitions ou des fusions sous prétexte que ces opérations ne conduisent pas à une augmentation globale du charbon thermique. Par ailleurs, la politique d’HSBC porte sur le charbon thermique c’est-à-dire « les mines où plus de 30 % de la production ou des réserves de charbon sont du charbon thermique, à l’exclusion des autres activités liées au charbon ». Mais de nombreuses mines de charbon métallurgique peuvent produire du charbon thermique en tant que sous-produit sans qu’il soit possible d’en évaluer la part. La banque ne définit pas non plus ce qu’elle appelle « technologies ou infrastructures propres », ce qui laisse la porte ouverte au financement d’activités liées au charbon qui sont moins intensives en carbone, mais incompatibles avec une trajectoire neutre en carbone d’ici 2050.
La banque a indiqué qu’elle réviserait sa politique au moins une fois par an pour s’assurer qu’elle reste alignée sur son engagement. Aussi l’association ShareAction encourage-t-elle les investisseurs à interroger HSBC sur les axes d’amélioration qu’elle a relevés.