Initialement prévue pour le 1er janvier 2016, l’interdiction de la mise à disposition, à titre onéreux ou gratuit, des sacs à usage unique en matière plastique destinés à l’emballage des marchandises dans les commerces en France a été repoussée de trois mois, le temps que la Commission européenne examine le décret d’application. Disséminés dans la nature, ces sacs sont notamment absorbés par les animaux marins qui s’étouffent. Même lorsqu’ils sont fragmentables, ils constituent une source de pollution considérable des océans, formant des « soupes de déchets » ingérés par les animaux. Mais d’autres produits contenant des matières plastiques inquiètent les écologistes, dont les produits de soins corporels contenant des microbilles. Ces particules de très petite taille sont utilisées dans de nombreux produits comme les gels de douche, le maquillage, les produits de gommage, le dentifrice… Echappant au traitement des eaux usées, parfois chargées de produits toxiques, elles se retrouvent dans les cours d’eau, les lacs et les océans, et sont absorbées par la faune aquatique (poissons, mollusques…). Elles affectent toute la chaîne alimentaire et peuvent ainsi se retrouver dans les assiettes. Certaines études ont également montré que ces microparticules peuvent passer la barrière gastro-intestinale. Les Pays-Bas – Etat grand producteur de moules – ont été l’un des pays les plus actifs pour attirer l’attention de la Commission européenne sur ce problème, ce qui a sans doute incité l’entreprise anglo-néerlandaise Unilever à annoncer dès 2012 la suppression des micro-plastiques de ses produits de soins à l’horizon 2015. D’autres sociétés ont pris des décisions similaires, comme le français L’Oréal qui devrait avoir éliminé ces substances de ses produits en 2017. Et en octobre dernier, l’Association européenne de l’industrie cosmétique (Cosmetics Europe) a émis une recommandation afin que ses membres suppriment les microparticules de plastique dans les produits rincés d’ici à 2020. Enfin, le 18 décembre, le Sénat américain a voté une loi qui interdit la fabrication de produits cosmétiques contenant des microbilles à partir du 1er juillet 2017 et qui vise à une baisse progressive de ces produits dans les deux années suivantes. Une décision qui pourrait inciter l’Europe à accélérer la mise en place d’initiatives législatives dans ce domaine.