Dans certains milieux d’affaires, l’approche obligatoire en matière de RSE n’a pas toujours bonne presse. Pourtant, l’expérience montre qu’elle permet souvent de « débloquer » certaines situations. C’est le cas de la composition féminine des conseils d’administration (IE n° 315). Une étude publiée au début de l’année 2020, qui analysait la présence des femmes à des postes de haut niveau dans les grandes entreprises européennes composant l’indice STOXX Europe 600, plaçait l’Allemagne a un niveau peu enviable. Une étude plus récente (en allemand) comparant la composition des conseils des sociétés françaises, américaines, polonaises, britanniques, suédoises et allemandes situait, cette fois, l’Allemagne en dernière position.
Le 20 novembre, les chrétiens-démocrates d’Angela Merkel et les sociaux-démocrates membres de la coalition ont conclu un accord pour rédiger rapidement une loi qui obligerait les conseils d’administration des sociétés cotées comprenant plus de trois membres à attribuer au moins un siège à une femme. L’avancée peut paraître timide, puisque 27 des 100 plus importantes sociétés cotées allemandes comptent moins de trois membres dans leur conseil et que 44 autres comprennent déjà une femme. Cette initiative est cependant considérée comme une « percée historique » par une partie de la classe politique dans ce pays au patronat très conservateur sur le sujet. L’accord imposera également un quota minimum de 30 % de femmes dans les conseils de surveillance des entreprises où le gouvernement fédéral détient une participation majoritaire.
Dans les entreprises américaines, la situation est plus équilibrée. Cela n’a pas empêché la Californie de promulguer, en 2018, une loi rendant obligatoire la présence d’au moins une femme dans les conseils d’administration des entreprises cotées dont les sièges principaux étaient situés en Californie, et ce, avant la fin de 2019. Ce chiffre devra augmenter jusqu’à un minimum de trois femmes d’ici à la fin de l’année 2021 pour les sociétés dont le nombre d’administrateurs est égal ou supérieur à six (IE n° 288). Le 1er décembre dernier, le Nasdaq a demandé à l’organisme américain de régulation des marchés financiers, la Securities and Exchange Commission (SEC), l’autorisation de pouvoir exiger des sociétés cotées sur sa principale Bourse américaine de disposer d’au moins une femme et d’un administrateur issu d’une « minorité sous-représentée » ou LGBTQ+ au sein de leurs conseils d’administration. Si la SEC approuve cette disposition, les sociétés devront divulguer publiquement leurs données sur la diversité dans un délai d’un an, avoir au moins une femme ou un administrateur « diversifié » dans les deux ans et un administrateur de chacune des deux « catégories » dans les quatre