La numérisation de l’économie est devenue un enjeu majeur dans le champ de la responsabilité des entreprises. Les implications sont multiformes. Elles concernent la protection des données personnelles et l’usage qui en est fait, et ce, partout dans le monde. Ainsi, le 29 octobre, le Comité européen à la protection des données (CEPD) a demandé aux institutions de l’Union européenne d’éviter les activités impliquant un transfert de données aux États-Unis. Cela faisait suite à la découverte que des données personnelles collectées par le site de gestion des tests de dépistage de la COVID-19 du Parlement européen devaient être transférées aux États-Unis, ainsi qu’à l’invalidation par la Cour de justice de l’Union européenne du mécanisme de transfert de données entre l’Union et les États-Unis (« Privacy Shield ») en juillet dernier (IE n° 327). La multiplication des zones de surveillance à l’aide de caméras et des technologies d’intelligence artificielle constitue aussi un risque croissant. Ainsi, à Moscou, pour 16 000 roubles (177 euros), vous pouvez avoir accès à des informations provenant du réseau des quelque 105 000 caméras de sécurité qui quadrillent la ville pour espionner la personne de votre choix. C’est dans ce contexte de plus en plus sensible que la fondation suisse Ethos, qui réunit plus de 220 caisses de pension et institutions suisses, a publié le 3 novembre un document qui rassemble ses attentes et celles de ses membres en matière de responsabilité numérique des entreprises. Ses préconisations touchent des sujets comme la cybersécurité, le respect de la vie privée, les données personnelles, l’intelligence artificielle, l’empreinte environnementale du numérique…