Depuis le début du siècle, les agences d’évaluation sociétales des entreprises et les méthodes de reporting ESG se sont multipliées. Mais aucune harmonisation des process n’a accompagné cette importante augmentation. Les comparaisons, mais aussi la compréhension des notations et de la composition des indices, sont donc difficiles. C’est en particulier le cas lorsque certaines entreprises sont bien notées, alors même qu’elles sont visées par des campagnes d’opinion pour leurs mauvaises pratiques révélées par des enquêtes de terrain. Le décalage dans le temps de la prise en compte de ces informations par les agences spécialisées et le profil schématisé résultant de l’amalgame d’indicateurs de nature différente contribuent à cette incompréhension. Face à cette abondance accrue de standards, l’Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) – qui rassemble de nombreuses agences de régulation des valeurs mobilières mondiales – a déclaré, le 7 septembre, qu’elle allait engager un travail pour harmoniser les innombrables règles régissant la manière dont les entreprises communiquent les risques liés au développement durable. L’OICV a donc créé un groupe de travail, qui s’emploiera à traduire les standards du monde entier sous une forme plus cohérente, plus transparente et plus normalisée. Le but est de concevoir un ensemble de lignes directrices basées sur des principes suffisamment fins pour être significatifs. Ce groupe examinera également les démarches de greenwashing dans la gestion d’actifs, la méthodologie des agences de notation de crédit et des fournisseurs d’indices dans l’émission de notations ESG, ainsi que leurs dispositifs de surveillance. Les conclusions de l’OICV ne seront pas juridiquement contraignantes, mais elles pourront influencer les réglementations, comme le futur règlement européen prévu au quatrième trimestre 2021. L’OICV envisage de finaliser ses travaux d’ici à octobre 2021.