L’exploitation sexuelle est un fléau qui prospère et qui touche certains secteurs économiques comme l’hôtellerie. Dans ce secteur, si la question de la prostitution des enfants commence à être vraiment prise en compte – après des décennies de sensibilisation par des organisations comme ECPAT (End Child Prostitution, Child Pornography and Trafficking of Children for Sexual Purposes) –, le trafic qui sévit à une échelle plus large semble encore peu pris en considération. Pourtant, l’hôtellerie offre un terrain propice à toutes les formes de trafic sexuel. Le 9 décembre dernier, le cabinet d’avocats américain Weitz & Luxenberg a déposé un recours au nom de treize femmes – dont certaines étaient mineures au moment des faits – qui affirment avoir été vendues à des fins sexuelles dans des chambres d’hôtel. Douze chaînes hôtelières sont visées : Choice Hotels, Wyndham, Red Lion Hotels, Inter-Continental Hotels, G6 Hospitality, Westmont Hospitality Group, Extended Stay America, Hilton, Best Western, Hyatt, Marriott, Red Roof Inns. Ces entreprises sont accusées de ne pas s’être protégées de ces pratiques (qui ont eu lieu dans leur parc hôtelier) et d’en avoir profité financièrement grâce à la location de milliers de nuitées. Ces cas – transmis à la Cour fédérale de Colombus (Ohio) – sont un sérieux avertissement pour toutes les entreprises de l’industrie hôtelière, qui doivent désormais prouver que leur politique prend réellement en compte ce problème.