Le recours à des intérimaires dans le secteur des nouvelles technologies est une pratique courante. Google n’échappe pas à la règle. Un employé ayant accès aux chiffres estimait qu’à la fin de 2018, près de la moitié des quelque 170 000 personnes qui, dans le monde, travaillaient pour Google le faisaient avec un statut de contrat temporaire, de vendeur ou de contractant (TVC). Le problème est que ces catégories de travailleurs ne bénéficient pas des mêmes droits que les salariés de l’entreprise. Leurs rémunérations sont souvent très inférieures, la couverture sociale est pour l’essentiel à leur charge, ils ne bénéficient ni de congés de maladie, ni de congés payés, ni du même niveau de formation ou d’information (même lorsqu’ils font partie d’équipes réunissant des salariés et des TVC), etc. Au début du mois de mars, Google a brusquement réduit la durée des contrats de 34 travailleurs temporaires d’une équipe de Google Assistant. Cet événement a suscité une grande émotion parmi les TVC, mais aussi parmi les salariés de Google. Le 27 mars, plus de 900 d’entre eux ont conjointement signé une lettre ouverte adressée à la direction de Google pour exprimer leur désaccord. Le groupe a rapidement réagi et annoncé qu’il allait intervenir auprès des sociétés qui lui fournissent des travailleurs temporaires et contractants aux Etats-Unis afin qu’elles revoient leurs conditions d’emploi. Mais le mouvement d’organisation de ces travailleurs de second plan était lancé. Le 24 septembre, 80 salariés d’un sous-traitant de Google (HCL Technologies) ont annoncé qu’ils avaient rejoint le syndicat américain United Steelworkers (USW). Pour eux, il s’agit d’un premier pas pour négocier une convention collective qui leur confère les mêmes droits que les salariés permanents des entreprises de technologie.