L’affaire du bonus de bienvenue du nouveau patron de Sanofi, Olivier Brandicourt, a ravivé les passions sur la rémunération des dirigeants des grandes entreprises. On comprend l’émotion des salariés qui ont dû, pour une partie d’entre eux, contribuer malgré eux aux efforts de réorganisation de la société. Cette différence de traitement peut affecter la cohésion interne d’une entreprise, un actif immatériel qui peut s’avérer utile, surtout en période difficile. Le « transfert » de M. Brandicourt soulève aussi deux autres questions. On peut s’interroger tout d’abord sur la rareté, et donc le prix du marché des « stars » internationales susceptibles de redresser ou de relancer un grand groupe. Apparemment, les dispositifs devant permettre l’épanouissement des talents internes, pourtant de plus en plus choyés si l’on s’en réfère aux commentaires relevés dans les rapports de gestion des entreprises, mènent de plus en plus difficilement au sommet. Mais on peut aussi s’interroger sur les modalités de rémunération de ces dirigeants, sachant que depuis quelques années, actionnaires et investisseurs sont de plus en plus attentifs à ce que ces rémunérations soient justifiées. Ils dénoncent des rémunérations parfois non corrélées aux performances des sociétés et souhaitent, à tout le moins, qu’elles soient fixées au vu des résultats obtenus sur le long terme et non pas sur ceux qui seraient à venir.